Quel bilan immobilier pour François Hollande?
Alors qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe planchent sur la composition du prochain gouvernement, l’heure est au bilan. Le dossier immobilier reste épineux. Quelles ont été les avancées et les faux-pas du précédent mandat?
Les mesures phares décryptées
Le mandat de François Hollande reste marqué par une reprise du secteur immobilier. Le Prêt à taux zéro et le dispositif Pinel ont clairement favorisé cette reprise du côté des logements neufs. En 2012, François Hollande avait annoncé la construction de 500 000 logements neufs par an, soit un total de 2 millions et demi sur le mandat. Le bilan n’est pas aussi optimiste que la promesse avec 2 millions de projets autorisés (disposant d’un permis de construire) et 1,7 millions actuellement en construction. A la loupe les résultats sont encore à la baisse avec moins de 400 000 logements mis en chantier chaque année durant le mandat de François Hollande. Par ailleurs, si la construction de logements sociaux est à la hausse, elle reste inférieure aux objectifs affichés. En 2012, le chiffre de 150 000 logements sociaux par an avait été annoncé. Quatre ans plus tard, 130 000 ont été mis en chantier. Il faut tout de même saluer l’augmentation de 15% par rapport à 2015 mais la promesse n’y est pas. Pire, entre 2014 et 2016, à peine 55% des villes respectent les objectifs de quota de logements sociaux. Autre volet du mandat, la loi Alur (accès au logement et à un urbanisme rénové) n’est finalement entrée en vigueur que fin 2015. Enfin, elle a largement été modifiée, suite à l’arrivée d’Emmanuel Valls à Matignon, notamment concernant la Garantie Universelle des Loyers (GUL) remplacée (en partie) par le Visa pour le logement et l’emploi (VISALE). Difficile d’avoir un retour sur l’encadrement des loyers, mis en place seulement dans deux ville sà ce jour (Paris et Lille), d’autant que malgré tout, les loyers ont progressé en 2016 dans la capitale.
Un successeur qui ne veut pas faire de promesses dans le vent
Emmanuel Macron l’a annoncé tout de go, fixer des objectifs trop ambitieux sans avoir les moyens de les réaliser, ce n’est pas son truc. Côté immobilier même devise. Au diable donc les 500 000 logements par an, il entend donner aux zones qui en ont vraiment besoin les moyens nécessaires. En ligne de mire : l’île de France, Aix-Marseille et Toulouse. En cas de nécessité, des mesures d’exception pourraient être prises en utilisant des dispositifs de type « opération d’intérêt national ». Il promet la construction de 80 000 logements a destination des jeunes, dont 60 000 pour les étudiants. Il entend créer un bail mobilité professionnelle pour remettre des logements sur le marché. Enfin, il ne cache pas ses réticences face à l’encadrement des loyers.