Le logement : peu vendeur dans la campagne présidentielle ?
Il suffit d’éplucher les programmes présidentiels des différents candidats pour se rendre compte que le logement n’est pas un thème central de la campagne. Souvent évoqué sous le prisme du logement social, de l’aménagement du territoire ou de la fiscalité, le logement est davantage traité par les prétendants à l’Elysée comme un sujet transversal, non fondamental, qui ne suscite pas un franc engouement de leur part.
À gauche comme à droite, beaucoup veulent introduire plus de stabilité dans la fiscalité du logement, la transition énergétique dans l’habitat est également redondant, tout comme l’accession à la propriété. Au final, les candidats n’innovent pas vraiment en matière de logement. Parmi les mesures spécifiques à certains candidats, on peut citer la création d’un bail mobilité par les précaires, proposé par Emmanuel Macron, ou encore la mise en place d’une taxe contre la vacance des logements annoncée par Benoît Hamon. Sans surprise, Marine Le Pen voudrait quant à elle soumettre l’attribution des logements sociaux à une « préférence nationale ».
L’un des sujets divisant les candidats reste l’encadrement en loyer, introduit en 2015 par la loi Alur et récemment entré en vigueur à Lille. Certains souhaitent le généraliser (Benoît Hamon), d’autres veulent au contraire le supprimer purement et simplement (Emmanuel Macron, François Fillon..).
Benoît Hamon jugé le plus crédible
Le relatif désintérêt des candidats à la présidentielle pour la thématique du logement n’a pas échappé aux Français, selon une récente étude baptisée PrésiTrack/Opinion Way et commandé par le réseau d’agences immobilières Orpi. Selon les résultats de ce sondage, 75% des Français interrogés estiment que le logement n’est pas suffisamment abordé dans la campagne. Parmi l’ensemble des candidats, ce sont ceux de gauche Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon (11% et 10%) qui tirent leur épingle du jeu, jugés les plus crédibles sur les questions du logement par les sondés, devant Marine le Pen (8%). Emmanuel Macron et François Fillon arrivent à égalité à 7%. 51% des sondés estiment qu’aucun candidat ne se distingue réellement sur cette question.
Un sujet condamné au second rôle ?
Toutefois, si une majorité des Français réclament que ce sujet soit davantage traité dans la campagne, ils sont les premiers à concéder que ce n’est pas un thème qui aura une réelle incidence sur leur choix au moment de voter. Le logement arrive derrière la sécurité et la probité, sujets jugés plus fondamentaux par les électeurs. Et lorsque ces derniers sont interrogés sur les thèmes qu’ils aimeraient voir davantage traités par les candidats, la santé (34%), l’éducation (30%) et la formation devancent le logement (14%). Cette réponse des électeurs permet d’expliciter le second rôle tenu par le logement dans la campagne. Ce n’est pas un thème permettant réellement de séduire les électeurs, de les fidéliser et de faire le plein de voix.
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