Les ascenseurs facultatifs dans les immeubles de moins de 12 logements
Encore un coup dur pour les personnes en situation de handicap
En septembre dernier, le Premier ministre et la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées avaient promis de rendre obligatoire l’installation d’un ascenseur dans les immeubles neufs de trois étages et plus. Une mesure qui devait notamment permettre d’augmenter considérablement le nombre de logements accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Selon Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées :
Notre objectif est de répondre à l’ensemble de la population à tous les âges : des personnes vieillissantes aux familles nombreuses, et bien sûr en premier lieu les personnes handicapées afin de leur permettre d’avoir un logement de qualité qui réponde à leurs besoins.
Or, avec ce projet de décret, prévoyant de rendre les ascenseurs obligatoires seulement dans les immeubles comptant plus de 12 logements, les associations de personnes handicapées dénoncent une régression dans l’accessibilité des logements.
L’inquiétude pour les logements sociaux
En effet, d’après le groupement pour l’insertion des personnes handicapées physiques, GIHP, on assiste plus à un recul qu’à une avancée. Pour Stéphane Lenoir, du GIHP :
Un immeuble comportant un ou plusieurs escaliers de trois étages avec deux appartements au rez-de-chaussée et trois par étage n’y sera pas soumis ! Pire, de nombreux immeubles de plus de trois étages pour lesquels cette obligation était applicable n’y seront plus soumis.
Prenons comme exemple un immeuble de 11 logements comptant 5 étages : jusqu’à aujourd’hui, il devait obligatoirement avoir un ascenseur, cependant avec ce nouveau décret, ce ne sera plus le cas à l’avenir.
De même, nombreuses sont les associations à s’inquiéter pour les logements sociaux. Effectivement, les bailleurs dans ce secteur ont tendance à faire très attention aux coûts de constructions. Quand on sait que le prix d’un ascenseur, pour un petit immeuble d’une quinzaine de logements, est d’environ 40 000 €, on comprend bien que l’installation d’un ascenseur va faire grimper ces coûts de constructions. Les promoteurs risquent donc de tout faire pour éviter de devoir en installer un.
À cela, il faut rajouter l’entretien de cet ascenseur qui va faire grimper les charges annuelles de la copropriété de 150 à 200 € en fonction de l’étage.
Toujours selon Stéphane Lenoir, du GIHP :
Tout ça nous met en colère, d’autant que la loi Elan avait déjà réduit le nombre de nouveaux logements accessibles et que, pour nous, les règles sur les ascenseurs devaient être en quelque sorte une compensation.