Le métier de syndic n’attire plus : les copropriétés sont en danger
Les potentielles raisons de ce rejet du métier
De nombreuses raisons sont avancées pour tenter de comprendre le manque d’attrait des jeunes pour ce métier. Les raisons citées sont notamment les fortes contraintes qui pèsent sur les gestionnaires : les horaires très étendus notamment dus aux assemblées générales, la pression et l’agressivité auxquelles peuvent être confrontés les professionnels.
Une autre raison qui revient souvent est que ce métier n’est pas lucratif. Les autres professions possibles dans le monde de l’immobilier semblent plus attirer les nouvelles générations, car les entrées d’argent semblent supérieures. Il est véridique qu’au sein même des cabinets, on remarque l’obligation de combiner l’activité de syndic avec celle de gestion locative pour prétendre à une stabilité financière.
Ce métier subit également une image de profession sans perspective d’évolution. Le métier est jugé rébarbatif, portant toujours sur les mêmes missions. Il est également reconnu un manque d’intérêt de la part de la hiérarchie pour faire progresser les jeunes talents et les accompagner. Les moins expérimentés sont souvent tenus de prendre en charge un portefeuille trop important ou contenant des copropriétés plus complexes.
Un métier en phase avec son temps
Pourtant, gestionnaire de copropriété est un métier pouvant conduire à une belle carrière. Nombreux sont ceux restant au sein de ce secteur d’activité et réalisant un magnifique parcours professionnel. L’évolution du portefeuille de gestion est une opportunité intéressante et courante : acquérir dans son portefeuille des copropriétés plus intéressantes est un objectif.
Le gestionnaire travaille au quotidien avec un assistant et un comptable. Il est ainsi un manager au quotidien et acquiert de nouvelles compétences au cours de sa carrière. De plus, dans la grande majorité des cabinets immobiliers, les places de dirigeants sont détenues par des personnes issues d’une carrière en syndic. La raison principale de cette surreprésentation est l’accumulation par les gestionnaires de copropriété de qualités et de compétences nécessaires aux postes de direction. Le calme et la patience sont deux traits nécessaires pour ces professions, tout comme les compétences de gestion de crise et de résolution de conflits.
La difficulté d’atteindre l’équilibre économique avec simplement le métier de syndic s’explique par les honoraires relativement bas et les charges salariales importantes. Contrairement à l’idée générale, le métier de gestionnaire de copropriété permet d’accéder à un salaire plutôt élevé. Cette rétribution s’explique notamment par la recherche de nombreuses compétences auprès des gestionnaires. Ils doivent être multitâches et compétents dans un grand nombre de domaines (comptabilité, gestion, psychologie, législation, …)
Le métier de gestionnaire de copropriété a connu de fortes évolutions au cours des dernières années. S’il est toujours empreint d’une image de métier très administratif, il a su se mettre à la page du numérique. Les confinements successifs ont démontré l’adaptabilité de la profession et que ce métier sait être en phase avec son époque.
Les risques pour les copropriétés
Gérer une copropriété revient à revêtir un rôle politique. En effet, il s’agit de trouver un accord, un consensus, afin que les intérêts particuliers conduisent à la réalisation de l’intérêt collectif. Le gestionnaire de copropriété a un véritable rôle d’écoute et d’influence dans les choix des copropriétaires.
Ce métier est aujourd’hui peut attrayant pour les nouvelles générations. Il est nécessaire de redorer son image : sans gestionnaire, les copropriétés sont vouées à se dégrader. Le manque de ressources humaines entraîne une augmentation de la taille des portefeuilles, et donc moins de temps pour chaque gestionnaire à consacrer à chaque copropriété.
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