La question de la semaine : est-il obligatoire d’installer un défibrillateur en copropriété ?
Retour sur quelques chiffres
Selon l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (l’INSERM), les crises cardiaques frappent 80 000 personnes en France chaque année, dont 12 000 en meurent dans l’année suivante. Avec l’utilisation d’un défibrillateur dès le début de la crise, avant l’arrivée des secours, les risques de décès sont diminués par 10. Sachant que dans 75 % des cas, la crise cardiaque intervient au domicile, la question de la présence d’un défibrillateur en copropriété se pose. Parfaitement compréhensible, elle n’est pourtant pas si évidente à appliquer. Contrairement aux détecteurs de fumée qui sont obligatoires dans les parties privatives, le défibrillateur ne fait état d’aucun encadrement légal à son sujet. De nombreux établissements publics sont pourtant déjà équipés, comme les collèges, les lycées, les entreprises et les établissements de Conseil général. C’est le cas notamment des établissements publics de catégorie 1 à 4, et depuis le 1er Janvier, sont concernés par l’obligation de la présence d’un DAE libre d’accès aux occupants, les catégories 5 :
- Les établissements recevant des personnes âgées et handicapées.
- Les établissements de santé.
- Les gares.
- Les hôtels-restaurants en altitude.
- Les refuges en montage.
- Les complexes de sport fermés et couverts.
Quelles sont les démarches pour l’installer dans les parties communes ?
Pour faire installer un défibrillateur dans une copropriété, l’accord des copropriétaires doit être obtenu lors d’une assemblée générale, au même titre que chaque demande concernant une modification ou des travaux dans les parties communes. Mais le coût élevé de l’installation d’un défibrillateur automatisé, n’encourage pas toujours les copropriétaires à sauter le pas. La location de l’appareil coûte 670 € TTC en moyenne, pour 5 ans renouvelables, comprenant l’installation, la maintenance, l’assurance contre les vols, une couverture pour le vandalisme et la dégradation en cas d’incendie. Chaque déplacement de technicien coûte également 60 euros à la copropriété, ce qui peut être le cas lors d’un disfonctionnement de l’appareil. Cet indicateur indispensable à surveiller, signalé par la présence d’un bouton vert lorsque le défibrillateur est opérationnel, passant au rouge lorsque celui-ci est défectueux. Afin d’alerter la copropriété, une alarme se déclenche dans le dernier cas. L’emplacement du matériel est également important. Les techniciens préconisent à ce sujet une installation à l’entrée des parties communes et proche de l’ascenseur, toujours dans un souci de gain de temps, diminuant le pronostic vital engagé à chaque minute passée.
Qui peut utiliser un défibrillateur ?
Les défibrillateurs automatisés peuvent parfaitement être utilisés par les particuliers. Bien qu’aucune loi ne rende pour le moment obligatoire la présence de défibrillateur dans les copropriétés, l’utilisation de ce dernier par les particuliers est toutefois encadré légalement. Facile d’utilisation, le défibrillateur automatisé est un petit boîtier électrique, composé de deux électrodes, accompagnées d’un schéma détaillant leur emplacement sur la victime. L’appareil guide entièrement l’utilisateur, en diagnostiquant lui-même l’état cardiaque de la personne, et indique les défibrillations à pratiquer. La réactivité de la prise en charge immédiate d’une personne en plein arrêt cardiaque est cruciale, puisque les études démontrent que chaque minute passée diminue de 10 % les chances de survie. Si aucune certification n’est obligatoire pour utiliser un défibrillateur automatisé, il est toutefois recommandé de suivre une formation de 2 à 4 heures pour apprendre les bons gestes et pratiquer un massage cardiaque correctement, avec et sans défibrillateur (formation au PSC1 auprès des sapeurs-pompiers ou de la Croix-Rouge).