Investissements financiers : les femmes jouent la prudence
De quelle manière, hommes et femmes gèrent-ils leurs finances et leurs investissements ? Deux jours avant la Journée de la Femme -le 8 mars prochain -, l’Union Financière de France (UFF), une Banque conseil en gestion de Patrimoine, publie une étude réalisée par l’Institut de sondage Ifop. Près de 600 françaises, qualifiées de « patrimoniales », ont été interrogées dans le cadre de cette enquête, dont les résultats sont dévoilés aujourd’hui. L’objectif : mieux cerner les réflexes féminins en matière de placements financiers et mieux percevoir les différences ou les similitudes de ces comportements avec ceux adoptés par les hommes. L’étude est relayée par Le Figaro Immobilier et les Echos patrimoine.
La croyance populaire veut que les cordons de la bourse soient tenus par les femmes, on répète aussi à l’envie que ce sont les femmes qui ont le dernier mot en matière d’immobilier. Les hommes détiendraient également un budget supérieur à celui des femmes. Ces idées reçues reflètent-elles la réalité ? Concrètement, comment se caractérisent les comportements d’investissement des femmes ?
Pas de problème pour décider seule
Premier enseignement de l’étude, les femmes prônent l’équilibre sur la décision finale en matière de placements. Ainsi, lorsqu’il s’agit de trancher sur le choix de placements financiers ou matrimoniaux, 43% des femmes disent prendre la décision en commun avec leur conjoint ou époux et 42% d’entre elles disent décider elles-mêmes. Seules 8% des femmes sondées affirment que leur compagnon est le décisionnaire final. 7% disent décider seule, puisqu’elles sont célibataires. Se montrant plus sûres d’elles, Les femmes n’hésitent plus aujourd’hui à prendre des décisions déterminantes en matière d’investissement dans leur couple.
Plus fourmis que cigales
Quand l’argent du couple et de la famille est en jeu, les femmes font preuve d’une grande prudence dans leurs choix d’investissement. Le directeur général de l’UFF, cité par le Figaro, rapproche ce constat d’une tendance socio-culturelle : actuellement la plupart des familles monoparentales sont assumées par des femmes. Selon une étude de l’Insee, en 2005, la France comptait 1,76 million de familles monoparentales. « Dans 85% des cas, il s’agit d’une mère et de ses enfants », précisait l’Institut de statistiques.
Réfléchies, elles prennent le temps de peser le pour et le contre et d’étudier toutes les options s’offrant à elles dans leur choix d’investissement. 72% d’entre elles se retrouvent dans la catégorie « Investisseurs prudents ». Par comparaison, seuls 50% des hommes optent pour ce profil. L’autre moitié s’identifiant aux « Investisseurs ouverts aux risques ».
Pour une épargne de sécurité
Dans cette logique de protection, les femmes ont également tendance à mettre davantage d’argent de côté par sécurité. La création de cette épargne de précaution est d’ailleurs le premier objectif poursuivi par les femmes qui investissent.39% des femmes interrogées évoquent la constitution d’un matelas de sécurité pour faire face à d’éventuelles difficultés financières. 33% d’entre elles évoquent la retraite.
Sans être totalement réfractaires au risque, les femmes se montrent « raisonnables » dans leur choix d’investissement, en préférant des placements moins risqués, se contentant de rendements à taux moyen mais correct. Le troisième objectif est similaire à celui des hommes, à savoir le financement de projets personnels, cité par 26% des femmes et 23% des hommes. Dans le panel de projets « après-retraite », le financement d’un voyage tient une place prépondérante, évoqué par 70% des femmes interrogées.