Immobilier : Londres pique sa crise
Elle est le symbole des dérives immobilières, bien malgré elle. The Tower, immeuble de 50 étages, 214 appartements, surplombe la Tamise depuis la rive sud. Jusque là, tout va bien. Mais les accrocs s’enchaînent dès que l’on s’intéresse aux locataires. Déjà, seuls 60 résidents sont inscrits sur les listes électorales anglaises. Mieux, 62% des logements sont détenus par des investisseurs étrangers.
Ce n’est évidemment pas n’importe quelle population qui habite dans The Tower. Les oligarques russes côtoient des princes saoudiens, des hommes d’affaires singapouriens ou encore des rois africains. Et un pentahouse de 2 000 m2 sur 5 étages a récemment été acquis par un proche de Vladimir Poutine, pour la modique somme de 66 millions d’euros. Bien sûr, la plupart des transactions ont été faites via des paradis fiscaux et des sociétés écrans.
Contraste saisissant
Les ultrariches ont le droit de dépenser leurs montagnes de billets de la façon dont ils le souhaitent, même si cela flirte généralement avec l’indécence. Mais quand ces mêmes appartements sont vides la plus grande partie de l’année parce que leur propriétaires vivent ailleurs, et que dans le même temps la population normale, soit 99% des Londoniens, ont des difficulté à se loger parce que l’immobilier coûte beaucoup trop cher, l’indécence l’emporte sur la réalité.
D’autant que les prix élevés tirent le reste des prix et des loyers également vers le haut, en stimulant la spéculation sur les logements, au bénéfice de propriétaires avides de nouvelles rentrées d’argent. Au détriment des plus modestes et précaires.
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