Immobilier : le pouvoir d’achat des Français progresse.
Quand la baisse des taux change la donne.
Le pouvoir d’achat immobilier des Français n’a jamais été aussi haut depuis 2002, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Un revirement de situation par rapport aux années précédentes et une nouvelle étonnante quand on sait que les prix ne cessent de grimper dans les métropoles de l’Hexagone. C’est encore une fois grâce aux taux bas. On le voit partout, depuis des mois, les taux n’ont jamais été aussi bas et chutent toujours un peu plus chaque semaine. La politique accommodante de la BCE permet aux emprunteurs de bénéficier de crédit à 1,29 % (contre 1,44 % en décembre 2018) toutes durées confondues, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Or, ce taux est quasiment équivalent à l’inflation (1,2 % au 30 juin 2019). La baisse des taux a réussi à compenser la hausse des prix de l’immobilier, même dans les grandes villes où se loger coûte cher. Autrement dit, l’investisseur s’enrichit en s’endettant. Il a donc plus de pouvoir d’achat.
Plus de surface pour le même prix.
Conséquence directe de ce contexte qui profite aux emprunteurs, car, pour la même mensualité à rembourser, ils gagnent en surface. Dans la majorité des grandes villes, un investisseur peut acheter plus grand. À Reims, un acheteur remboursant 1 000 €/mois sur 20 ans peut s’offrir un logement de 91 m2, soit 7 mètres carrés de plus par rapport à la période précédente. C’est la plus forte progression enregistrée. Toutefois, dans de nombreuses villes, cette hausse du pouvoir d’achat permet aux futurs propriétaires de gagner quelques mètres carrés. À Nice et Nantes, les acheteurs peuvent espérer obtenir 2 mètres carrés supplémentaires pour le même prix. À Montpellier, Marseille et Angers, ce sont 4 m2 gagnés pour les acquéreurs.
Bordeaux et Lyon enregistrent des performances remarquables.
Ces deux métropoles sont connues pour leurs prix de l’immobilier élevés. Or, le gain de pouvoir d’achat permet aux investisseurs de viser de plus grandes surfaces pour un même budget. En effet, en six mois, les biens immobiliers bordelais et lyonnais gagnent 2 mètres carrés. Une surface qui peut paraître dérisoire, mais qui vaut de l’or dans des villes où le marché de l’immobilier est tendu et où les petites surfaces sont très recherchées. D’ailleurs, les investisseurs l’ont bien compris et sautent sur l’opportunité.
La hausse du pouvoir d’achat, un effet d’aubaine pour l’investissement locatif.
Plus pour le même prix, on pourrait penser à un slogan très marketing pour un produit. Mais appliqué à l’immobilier, le slogan devient un simple calcul stratégique sur lequel tout le monde tombe d’accord. Les investisseurs parisiens ont été d’ailleurs les premiers à se lancer. Plutôt que d’acheter un studio à Paris, ils misent sur des deux-pièces ou trois-pièces dans les grandes villes de province. Ainsi, après Bordeaux, Toulouse est devenue la ville privilégiée. Plus de la moitié des investisseurs locatifs proviennent d’île-de-France. Depuis peu, Poitiers est également entrée dans le radar des acheteurs parisiens et bordelais. La hausse du pouvoir d’achat viendrait donc confirmer le célèbre dicton : l’herbe est toujours plus verte ailleurs.