Immobilier international : New York interdit le gaz dans les nouveaux logements
Interdiction du gaz dans les logements dès 2026
Mercredi 3 mai dernier, l’État de New York s’est prononcé en faveur d’une interdiction totale des cuisinières et des chauffages au gaz dans les bâtiments neufs (logements, bureaux, administrations), à partir de 2029. En lieu et place, il conviendra de s’équiper de fours, plaques et chauffages électriques. Cette décision s’inscrit dans le cadre du vote du budget 2023-2024 pour un montant de 229 milliards de dollars.
Plus précisément, cette disposition, si elle est promulguée, devra s’appliquer dans les bâtiments à usage d’habitation, ainsi que dans les bureaux de moins de sept étages dès 2026. Les tours et autres buildings seront concernés à partir de 2029.
Une décision sanitaire ?
Cette décision, prise par la commission indépendante, ne semble pas faire l’unanimité auprès des républicains et du lobby gazier américain. Le président Joe Biden s’était même déclaré opposé à une telle interdiction après une interview de Richard Trumka, membre de la commission américaine de sécurité des produits à la consommation (CPSC). Celui-ci avait affirmé début janvier à l’agence Bloomberg que le gaz et, en particulier les cuisinières fonctionnant au gaz, présentaient des risques de pollution qui pourraient nécessiter leur interdiction.
Aux États-Unis, 35 % des cuisinières fonctionnent au gaz. Un chiffre qui passe à 30 % dans l’Union européenne et à 52 % rien que dans l’État de New York. Deux récentes études scientifiques, bien que controversées, ont démontré que ces équipements seraient responsables de plus de 12 % des cas d’asthme infantile.
New York s’est dotée d’une loi Climat
Outre la dimension sanitaire de cette interdiction, l’objectif est également de réduire la dépendance de New York aux énergies fossiles, « de devenir un État plus propre et plus vert » a déclaré Didi Barrett, parlementaire démocrate de New York et de créer des bâtiments ayant une meilleure performance énergétique.
En 2019, l’État de New York a voté une loi Climat l’engageant à atteindre une économie « zéro carbone » d’ici à 2050. Cela passera notamment par une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 85 % (par rapport à 1990) et une électricité obtenue à 70 % à partir de sources décarbonées (éolienne, solaire et hydroélectrique) d’ici à 2030.
Bien que moins stricte qu’en Europe, la politique environnementale et énergétique de l’État de New York peut désormais s’appuyer sur une « loi Climat » adoptée en 2019. Une loi qui impose des objectifs ambitieux à la grosse pomme et représente un véritable défi pour cette ville qui n’a réussi à abaisser ses émissions que de 8 % sur la période 1990-2015. Les enjeux se trouvent principalement dans les transports, responsables d’environ un tiers des émissions de l’État, ainsi que dans les bâtiments qui émettent près d’un quart du gaz à effet de serre de la ville.
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