Les grèves SNCF impactent-elles l’activité immobilière ?
Retard de livraison, méthode de travail aménagée (...) quel est le point sur la situation actuelle ?
Les conséquences sur les professionnels
La grève en pointillée de la SNCF semble partie pour durer. Une nouvelle qui commence à inquiéter les acteurs du secteur immobilier. Dans un récent communiqué Capeb, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment a fait savoir que les gênes occasionnées ont forcé les entreprises à réorganiser leurs opérations. Cela se traduit actuellement par une perte de temps sur les transports routiers.
Le président de cette confédération, Patrick Liébus estime que « sur les trois mois prévus, ces grèves auront un impact sur notre activité, c’est certain ». Des répercussions plus sévères que de simple retard sur les transports sont donc à attendre.
Pour le moment les entreprises ont fait face comme elles pouvaient, en réorganisant leurs interventions, par exemple en privilégiant des chantiers plus près de leurs ateliers.
Retards pressentis pour la livraison et la construction
Bien qu’elles soient mineures pour l’instant, les contraintes d’approvisionnement des chantiers pourraient s’amplifier prochainement. Les mouvements de grèves SNCF impactent également le transport de matériaux via le Fret.
Si cela venait à s’aggraver, la construction sur les chantiers pourrait également prendre du retard, ayant de fait des conséquences sur le chiffre d’affaire et le taux d’embauche.
Une situation qui amène l’union nationale des producteurs de granulats à tirer la sonnette d’alarme : « Deux jours de grève déstabilisent l’outil de production et l’approvisionnement des chantiers pour 4 jours en moyenne du fait notamment de la replanification difficile. ». Si on multiplie cela par les 18 périodes de mouvement annoncées par la SNCF, on obtient 36 jours d’altération.
L’UNPG qui est le porte parole des acteurs de l’extraction de matériaux pour le bâtiment public, estime que si la grève s’étend jusqu’au mois de juin, cela « signifierait plus de 1 200 trains supprimés, soit près de deux millions de tonnes de granulats non livrés sur les chantiers par le train. »
Au bout du compte, cette union craint que le transport ferroviaire ne soit délaissé par les clients des entreprises d’extraction de granulats. Ces derniers pourraient alors solliciter le transport routier, encombrant les voies de circulation.
Malgrès ces désagréments, les voyants du marché immobilier sont au vert et témoignent de bons résultats.
Le marché immobilier en situation de croissance
En 2018, un constat est évident : la construction immobilière se porte bien. Elle affiche une hausse de 2,5 % de son activité au premier trimestre 2018 comparé à la même période l’année dernière.
12,5 %
D’après la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, cette tendance pourrait continuer de croître dans les mois à venir. Des estimations qui se basent sur les 427 300 biens immobiliers mis en chantier et le taux de construction émis depuis janvier 2018.
Ces résultats et perspectives de développement témoignent encore de la croissance consécutive de l’artisanat du bâtiment depuis plus de neuf trimestre.
En 2017, les conditions météorologiques particulièrement défavorables avaient fortement impactées les chantiers immobiliers, pouvant expliquer en partie cette augmentation de début d’année.
L’horizon semble également sourire aux offres d’emploi. Le taux d’embauche dans les entreprises officiant dans le bâtiment et comptant moins de 20 salariés, a augmenté de 1,5 % au dernier trimestre 2017. De ce fait, le secteur comptait pas moins de 699 940 salariés à cette période.