Flambée soudaine des honoraires des syndics de copropriété
Propriétaire d’un appartement éligible à la loi Pinel, voici une nouvelle qui ne va guère vous ravir. Les honoraires des syndics de copropriété ont explosé entre 2017 et 2018 comme le révèle une étude réalisée par le courtier en syndic Syneval. On y apprend notamment que le forfait minimal à Paris, et ce quelle que soit la taille de la copropriété, a bondi de 10,2 % (4 085 € en 2018 contre 3 707 € en 2017). A Lyon, c’est encore pire : + 20,6 % (2 503 € en 2018 contre 2 075 € en 2017).
Les petites copropriétés les plus touchées
Cette étude met clairement en avant le cas des petites copropriétés : ce sont elles qui sont le plus impactées par cette hausse soudaine. A Paris, les résidences de moins de 10 lots paient en moyenne 419 € par an et par lot afin d’être gérées par un syndic (hausse de 12 % entre 2017 et 2018). Pour une copropriété composée de 11 à 20 lots, certes le tarif baisse (334 €) mais cette « catégorie » enregistre la plus forte hausse (+ 23,2 %).
23,2 %
En Ile-de-France (mais hors Paris) ou à Lyon, le constat est le même pour les copropriétés à taille réduite. Il faut compter en Ile-de-France 350 € en moyenne par an et par lot (+ 11 %) au sein d’une résidence de moins de 10 lots ; à Lyon, c’est 304 € par lot (hausse de 10,1 %).
Un autre constat qui en ressort, c’est que plus les copropriétés sont importantes et plus les honoraires par lots sont faibles. Dans un sens, cela peut paraître logique. Mais il faut aussi souligner que plus les résidences sont grandes et moins la hausse des honoraires des syndics sont conséquentes. A Paris, pour une copropriété supérieure à 100 lots, l’augmentation s’élève à 1,5 %. A Lyon, elle est de 0,5 %.
La loi Alur pointée du doigt
L’Association des Responsables de Copropriété (ARC) a montré son inquiétude à la vue de cette explosion des honoraires. D’autant plus qu’elle souligne « qu’aucune réglementation nouvelle n’est intervenue cette année ». En parallèle, elle se demande si cette situation n’est pas une volonté manifeste des syndics de quitter les petites copropriétés. Ces dernières demandent autant de temps que les grandes résidences… mais rapportent moins. Les syndics ont consenti bien plus d’efforts financiers sur les grandes copropriétés lors de l’ouverture à la concurrence afin de les conserver.
Faut-il y voir un lien entre cette situation et les effets de la loi Alur ? Certes, cette dernière a imposé la mise en concurrence obligatoire du mandat de syndic tous les trois ans. Mais elle a multiplié en parallèle les exigences (immatriculation des copropriétés, création d’un extranet, fonds pour travaux obligatoire…) et limité le nombre de prestations facturables. Par conséquent, les syndics ont fait gonfler leur forfait de base pour les petites copropriétés. Celles-ci ne semblent avoir qu’une seule solution : mettre les syndics en concurrence lors de la prochaine assemblée générale et rester encore plus vigilantes aux devis.
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