Crédit immobilier : « non » au système anglo-saxon en France
Depuis quelques mois, la menace d’une nouvelle réforme planait sur le système de crédit immobilier en France. En effet, le comité de Bâle souhaite apporter des changements aux règles régissant le crédit immobilier « français » pour qu’il se rapproche plus du système anglo-saxon, comme supprimer le système de taux fixes tant apprécié en France, ou encore les systèmes de cautionnement.
En clair, le comité souhaitait imposer de nouvelles conditions aux établissements de crédit français, dont un taux d’intérêt variable systématique, la saisie de bien en cas de problème de paiement, ou encore la réduction du montant maximal pouvant être accordé.
Vers le durcissement de l’accès au crédit ?
Si le gendarme du secteur bancaire cherche à sécuriser le bilan des banques avec ces changements de règles, il ne fera pourtant que durcir l’accès au crédit pour les ménages selon les professionnels de l’immobilier. Ces derniers redoutent ce qui s’est passé aux États-Unis avec le système anglo-saxon, des prêts proposés même aux plus précaires à des taux alléchants, puis des taux à la hausse ensuite… Beaucoup de chamboulements qui ont engendré des saisies inégales de maisons au grand dam de plusieurs ménages qui se sont retrouvés sans abri.
Une menace écartée
C’est la crainte de voir ce phénomène, appelé « forclosure gate » introduit en France, qui pousse les députés et les sénateurs à voter contre l’intronisation du système anglo-saxon tant redouté, et leurs efforts semble avoir porté leurs fruits. Car lors du sommet des régulateurs bancaires qui s’est tenu à Santiago (Chili), le comité de Bâle « n’a pas abouti à un accord sur la finalisation des règles prudentielles bancaires », ce qui écarte alors l’hypothèse de l’application du crédit anglo-saxon en France.
Comme le résume le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau : « le crédit immobilier français est conforté, et non menacé ». Une très bonne nouvelle pour les emprunteurs français qui peuvent continuer à bénéficier de conditions plus flexibles.