La question de la semaine : le pouvoir d’achat immobilier en baisse ces 5 dernières années
Rappel : qu’est-ce que le pouvoir d’achat immobilier ?
Le pouvoir d’achat immobilier permet de connaître le type d’achat immobilier pouvant être acquis par un ménage en fonction du prix au m². Le pouvoir d’achat immobilier fluctue selon les zones géographiques et se distingue d’un foyer à l’autre, dépendant de son profil emprunteur (revenus, taux d’endettement, apport, possibilités de financement, âge). Plus le pouvoir d’achat immobilier est élevé, plus la superficie du logement est importante, permettant à l’acquéreur de bénéficier d’un prix au m² plus bas. Enfin, les taux d’intérêts pratiqués jouent également un rôle impactant sur la baisse ou la hausse du pouvoir d’achat immobilier. En toute logique, des taux bas favorisent la remontée du pouvoir d’achat immobilier. Cette notion est toutefois à prendre avec des pincettes, pouvant être fortement impactée par la hausse des prix du marché immobilier.
Pour certains, le pouvoir d’achat immobilier reste stable
Justement évoquée plus haut, la baisse historique des taux, a participé au maintien du pouvoir d’achat immobilier des Français depuis 2017. Pour cause, la moyenne nationale affichée pour l’acquisition d’un bien immobilier est de 60 m² pour un revenu médian des emprunteurs équivalent à 2 525 € bruts par mois. D’après l’étude menée par les Meilleurs Agents, rapportée le 24 mars dernier par BFM Business, ce long fleuve tranquille ne concerne malheureusement pas l’intégralité des acquéreurs immobiliers, confrontés aux variations des prix causés par les tendances géographiques.
Moins de surfaces habitables pour les grandes métropoles
Et la douloureuse concernant le bilan quinquennal d’Emmanuel Macron sur le pouvoir d’achat immobilier des Français est attribuée aux grandes villes de l’hexagone. Ce n’est plus un secret pour personne, la crise du Covid 19 a engendré une hausse des prix de l’immobilier partout en France. Malgré des taux d’emprunt alléchants, de nombreux ménages ont dû réduire leurs ambitions immobilières ces 5 dernières années, face à des prix au m² jamais atteints dans certaines métropoles. Ainsi, quand en 2017, un acquéreur pouvait prétendre acheter un logement de 40 m², il se résigne en 2022 à l’acquisition d’un 37 m² pour la même typologie de bien, soit une perte de 6 m² en moyenne.
Les villes les plus touchées par la montée du pouvoir d’achat immobilier
Victime de son développement économique important, doublé d’une mutation des actifs parisiens depuis la crise sanitaire, la ville de Rennes connaît un engouement immobilier sans précédent. Le marché immobilier à Rennes, jusqu’alors paisible, voit ses prix s’envoler depuis 2017. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisqu’aujourd’hui, le prix au m² à Rennes est en moyenne de 4 111 €, contre 2 534 € à l’époque. Les biens se font rares, et les acquéreurs n’ont d’autre choix que de se décider dans la journée, sous peine de voir leur projet leur passer sous le nez. On constate une perte de 14 m² habitables en 5 ans, plaçant Rennes en première position dans le classement des villes où le pouvoir d’achat immobilier explose. Mais ce n’est pas un cas isolé, puisque parmi les 10 plus grandes métropoles hors Île-de-France, Lyon, Nantes et Strasbourg suivent la même dynamique. Toujours selon l’étude menée par Meilleurs Agents, les prix immobiliers flambent du côté de Strasbourg avec une hausse relevée à + 42,9 %, à + 43,6 % du côté de Nantes, et à + 44,3 % pour la ville de Lyon.
Paris et Bordeaux épargnées
Si un vent glacial s’est abattu sur le secteur immobilier breton, une accalmie est apparue du côté de la capitale et de celle qu’on surnomme « la belle endormie ». Paris reste malgré tout la ville au plus faible pouvoir d’achat immobilier avec un record phénoménal de 10 000 € du m² en moyenne, mais elle peut toutefois se targuer d’avoir tenu le cap ces 5 dernières années. En effet, la capitale ne perd pas plus d’1 m² habitable en 2022, en comparaison avec 2017. La météo immobilière semble identique du côté de Bordeaux, Nice ou encore Montpellier. Malgré son attractivité débordante depuis l’arrivée du TGV la reliant en seulement 2 h à Paris, son développement économique et urbain fulgurant et les déménagements en hausse des Parisiens, Bordeaux flâne sur une économie en bonne santé. Par conséquence, la baisse du chômage et la hausse des salaires permettent à la ville de Bordeaux de stabiliser son pouvoir d’achat immobilier.