Les achats immobiliers appauvrissent-il trop les français ?
Le paradoxe français : sentiment d’appauvrissement mais revenus de mieux en mieux distribués
L’étude de Natixis a porté sur les français et a démontré que l’évolution du partage des revenus a évolué en faveur des salariés, ce qui est le cas dans seulement trois autres pays de l’OCDE : Royaume-Unis, Espagne, Italie. La courbe des salaires réels par tête et de la productivité par tête ont évolué positivement, et sans connaître de changement brusque, ce depuis 1998. Le salaire a augmenté à peine plus que la productivité, passant de 0 points de différence entre les deux à 5.
On constate donc, concernant les inégalités de revenu, qu’elles sont restées faibles, variant très peu, depuis 1998. Par exemple, pour l’année 2005, sur une échelle de 0 à 1, passant de 0,485 avant à 0,288 après. Le taux le plus fort d’inégalités était en 2011, avec 0,512 avant et 0,309 après. En tout, depuis 1998, ce taux a évolué de 7,6 % pour l’après.
7,6 %
Dans un tableau comparatif de l’étude, on voit la proportion de revenu national détenu par les 1 % ayant le revenu le plus élevé. Cette proportion est la plus basse en France, proche de l’Italie et de l’Espagne, dont le taux a connu un pic en 2006. Pour les Etats-Unis, dont la proportion est la plus haute, elle varie de parfois moins de 18 % à 23 %. En France, le taux n’a que très peu varié, restant en dessous des 9 %. Il a diminué légèrement depuis 2011, et se trouvait en 2013, selon les dernières données, autour de 8 %.
L’immobilier en cause de l’appauvrissement
Nous pouvons constater que, concernant l’immobilier, une disparité entre location et achat se creuse. Si, de nos jours, l’achat est plutôt vite rentable (par exemple, à Perpignan, l’achat est plus rentable que la location en 1 an. À Toulouse, c’est le cas en 3,5 ans), il reste tout de même le mode qui a le plus augmenté dans son coût. Le pouvoir d’achat immobilier s’est affaissé au premier semestre 2017 dans les zones tendues : – 2 m² à Paris et Lyon ou – 8 m² à Bordeaux.
Concernant les crédits qu’ils contractent, ils sont actuellement sur une plus longue durée et moins importants en somme qu’il y a quelques années. Cela traduit une baisse de leurs montants à investir ou un besoin de sécurité.
Concernant l’évolution des prix on constate donc deux évolutions comparé au salaire nominal par tête :
- Le prix des maisons, qui a fortement augmenté : passé de 100 à 250 en 19 ans
- Le montant des loyers, qui a moins augmenté : passé de 100 à 140 en 19 ans
- À côté de cela, le salaire a évolué de 100 à 155 durant le même laps de temps.
On voit donc bien que les loyers ont augmenté de façon moins fort que les salaires, à l’inverse des prix des maisons, qui eux ont plus que doublé.